Le sommeil a toujours été un rituel important dans la vie. Après une bonne nuit de sommeil, on est paré pour une bonne journée. Cependant, il arrive que nous fassions des cauchemars. Ils surviennent dans des circonstances particulières et peuvent avoir un impact sur notre vie éveillée. C’est une chose de faire des cauchemars occasionnels, c’en est une autre de faire des cauchemars régulièrement. Ce n’est pas un hasard si cela vous arrive. Des problèmes sous-jacents sont à l’origine des cauchemars à répétition. Et les conséquences ne se font pas attendre. C’est pourquoi il est important d’identifier les causes de ces cauchemars et d’agir.

Qu’est-ce qu’un cauchemar ?

Il est important de faire la distinction entre les cauchemars et les mauvais rêves. Les mauvais rêves sont plus fréquents que les cauchemars. Dans les deux cas, il s’agit d’un rêve troublant ou effrayant. Un cauchemar, en revanche, vous fait sortir du lit en sursaut. En d’autres termes, un cauchemar vous réveille, alors qu’un mauvais rêve est comme une histoire dont il faut attendre la fin pour se réveiller.

Les cauchemars se produisent pendant le sommeil paradoxal, qui est la deuxième partie de la fonction du sommeil. Ils surviennent donc alors que nous sommes profondément endormis. Les cauchemars sont des rêves bouleversants, inquiétants, bizarres et menaçants. Vous ne pouvez donc pas prétendre avoir fait un bon cauchemar – deux mots qui ne vont pas ensemble.

Une autre différence avec les mauvais rêves est que vous vous souvenez de la majeure partie du cauchemar que vous avez fait. Pas dans les moindres détails, mais les séquences qui nous reviennent suffisent à raconter l’histoire. Lorsque vous vous réveillez, vous êtes accablé et vous cherchez parfois des réponses. On peut aussi ressentir un fort impact physique après un cauchemar, comme une accélération du rythme cardiaque, de la transpiration ou même des courbatures.

Les cauchemars à répétition sont-ils normaux ?

Tout le monde fait des cauchemars. Mais c’est assez rare pour être très fréquent. Les jeunes enfants font parfois plus de cauchemars que les adultes. Cela s’explique en partie par les nombreuses choses qu’ils découvrent et par le fait que leur cerveau est encore en développement. En revanche, lorsque les cauchemars sont fréquents à l’âge adulte, c’est souvent lié à un problème sous-jacent.

Les femmes font plus de cauchemars que les hommes », explique Tore Nielsen, professeur à l’Université de Montréal et directeur du Laboratoire des rêves et cauchemars de l’hôpital du Sacré-Cœur. Autre fait intéressant, les femmes se souviennent mieux de leurs rêves que les hommes. Les femmes font davantage de cauchemars liés à des conflits interpersonnels. Les cauchemars des hommes concernent les guerres, les infestations d’insectes, les catastrophes naturelles, etc. Ce constat est basé sur une étude de 10 000 récits de rêves réalisée sous la supervision de la doctorante Geneviève Robert.

Les femmes enceintes sont plus susceptibles de faire des cauchemars récurrents que les femmes non enceintes. Environ 2 à 8 % des adultes ont des problèmes de cauchemars.

Quelles sont les causes des cauchemars ?

Les causes des cauchemars sont un ensemble de facteurs qui augmentent de manière significative la probabilité d’en faire. Il s’agit donc presque d’une relation de cause à effet, sachant qu’en évitant ces causes, on peut éviter de faire des cauchemars.

• Le manque de sommeil : Le manque de sommeil peut entraîner des cauchemars. C’est comme si vous cessiez de prendre soin de votre corps. Il souffre, se fatigue et vous avez mal. C’est la même chose avec le sommeil.
• Le stress et l’anxiété : Une personne souffrant de stress et d’anxiété est plus susceptible de développer un trouble cauchemardesque. À l’inverse, si vous êtes serein et que vous vous endormez tout sourire avant de vous coucher, vos chances de faire un bon rêve augmentent.
• Besoins psychologiques non satisfaits : Les cauchemars à répétition peuvent découler de besoins psychologiques non satisfaits, tels que le besoin d’appartenance ou le besoin d’accomplissement. Les cauchemars sont une sorte de représentation des échecs rencontrés dans la vie éveillée.
• Problèmes de santé mentale : Les personnes souffrant de problèmes de santé mentale tels que le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ont un taux plus élevé de cauchemars. Il en va de même pour les personnes souffrant de dépression, de troubles bipolaires, de troubles anxieux généraux et de schizophrénie. Les maladies mentales rendent les rêves plus intenses, faisant revivre des événements traumatisants et poussant les malades vers l’insomnie.
• Substances et drogues : Le cerveau est composé de substances chimiques très réactives. Et lorsque nous prenons certaines substances chimiques, comme les drogues, certains médicaments et l’alcool, le cerveau réagit. Il est donc tout à fait possible de faire des cauchemars en prenant des substances et des médicaments.

Les conséquences néfastes des cauchemars à répétition

Se réveiller dans un état de choc récurrent a des conséquences que l’on ne peut ignorer. Pour ceux qui ont un partenaire au lit, vos soubresauts peuvent l’inquiéter. C’est encore plus inquiétant si vous parlez pendant vos rêves.

Les cauchemars sont perturbants. Il arrive que vous vous réveilliez et vous endormiez plus d’une fois dans la même nuit. Naturellement, pendant la journée, vous vous sentez fatigué parce que votre nuit de sommeil a été irrégulière.

On peut également évoquer la baisse d’humeur dans la vie de tous les jours. Lorsque vous faites des cauchemars, vous ne vous levez pas toujours du bon pied. Dans les rêves, on peut se sentir blessé par quelqu’un. Ensuite, dans la vie éveillée, on éprouve du ressentiment à l’égard de cette personne. Cela affaiblit nos relations interpersonnelles.

Les cauchemars à répétition peuvent provoquer des envies suicidaires. Ou l’envie de se mutiler.

Les cauchemars étant très perturbants, leur répétition peut devenir insupportable. C’est pourquoi, pour les éviter, certaines personnes décident de se priver de sommeil. Or, le manque de sommeil peut provoquer ou aggraver des problèmes de santé physique et mentale.

Des cauchemars fréquents peuvent conduire à l’anxiété et à la dépression. Aussi, si vous en souffrez, il ne faut pas les prendre à la légère. Et prendre des mesures, comme consulter un spécialiste, pour vous aider.

Les cauchemars sont-ils liés à des activités éveillées ?

Certains cauchemars à répétition sont directement liés à ce que l’on vit à l’état de veille. Les traumatismes que nous vivons sont très souvent le résultat de nos cauchemars. Nous les vivons comme des flashbacks ou une succession d’images qui n’ont parfois rien en commun. Nos cauchemars peuvent puiser leur force dans le stress et l’anxiété de la vie quotidienne.
Par ailleurs, les cauchemars n’ont parfois aucun lien direct avec nos expériences de la vie éveillée. Aussi étrange que cela puisse paraître, ils sont parfois le fruit de notre imagination débordante ou les témoins de nos croyances.

Conseils pour arrêter de faire des cauchemars

Les cauchemars à répétition peuvent être le résultat d’une maladie mentale. C’est pourquoi il est important de consulter pour obtenir un diagnostic plus précis.

Il est également possible d’appliquer un ensemble de comportements et d’habitudes pour arrêter de faire des cauchemars. La qualité du sommeil dépend également de l’hygiène du sommeil. En d’autres termes, plus vos habitudes avant le coucher sont saines, plus vous avez de chances de passer une bonne nuit.

• Évitez la caféine et l’alcool : Nous consommons de la caféine pour avoir de l’énergie, pour être le plus vif possible. En revanche, la prise de caféine ne favorise pas la relaxation, qui est une étape importante vers une bonne nuit de sommeil. La caféine stimule l’esprit, tandis que l’alcool peut perturber l’horloge du sommeil. Évitez de consommer l’un ou l’autre le soir avant d’aller vous coucher.
• Respectez un horaire de sommeil cohérent : Évitez de vous coucher uniquement lorsque vous êtes fatigué ou que vous avez sommeil. Fixez-vous des heures fixes pour vous coucher et vous réveiller. Cela permet d’éviter les mouvements oculaires rapides (REM) ou l’effet rebond du MOr. Cet effet se produit lorsque le sommeil paradoxal est plus important que la normale, ce qui entraîne des cauchemars à répétition.
• Utilisez des méthodes de relaxation : Avant de vous coucher, vous pouvez faire des exercices de relaxation pour réduire la peur et le stress liés à l’endormissement. Vous pouvez faire des exercices de méditation ou respirer profondément pendant quelques minutes.
• Réduisez le temps passé devant un écran avant de vous coucher : Si vous regardez des images et des vidéos qui ne sont pas positives avant de vous endormir, vous risquez davantage de faire des cauchemars. L’utilisation de smartphones ou d’autres appareils augmente l’activité cérébrale, ce qui rend l’endormissement difficile. Lorsque nous avons du mal à dormir, cela peut perturber la qualité de la nuit et donc nos rêves. Veillez à éteindre vos appareils bien avant de vous coucher. Les experts du sommeil recommandent au moins une heure sans appareil. Si vous avez du mal à vous endormir, vous pouvez lire un livre. Mais le simple fait de se mettre au lit suffit amplement.
• Créez un environnement propice au sommeil : Veillez à ce que votre chambre à coucher soit suffisamment confortable, calme et spacieuse pour vous donner envie de vous allonger. Vous pouvez, par exemple, régler l’éclairage, utiliser des sons relaxants et aménager votre chambre à votre image.